Du continuum urbain au rapport à la mer.

Dans le cadre d’un atelier de projet à Sfax, ce dernier a été marqué par un contexte particulier qui a été imposé par la pandémie du COVID-19. C’est pourquoi, les étudiants de Grenoblois et Sfaxiens ne se sont pas rencontrés pour travailler sur le sujet de l’inscription de la ville historique de Sfax sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Tout s’est donc fait à distance, mettant en avant une réelle coopération internationale entre Grenoble et Sfax. C’est pourquoi les étudiants se sont orientés vers quatre thèmes prédéfinis par M. Soufiane qui sont :
- « Le continuum urbain : analyse des formes urbaines de la ville historique de Sfax »
- « Le continuum urbain : l’axe des minarets »
- « L’intégration urbaine et sociale »
- « Le rapport à la mer »
La première partie traite de l’étude des séquences urbaines qui constituent le centre historique de la ville de Sfax. En effet, la ville de Sfax est composée de la ville arabe ou « Médina », d’un quartier européen, et de la façade sur la mer. Toute cette composition urbaine incarne l’histoire de la ville, en plus du tissu économique et sociale qui est un caractère de la ville. Dans cette première partie, il est question du « continuum urbain ». Alors que la notion de continuum urbain désigne les aires urbaines formées par un ensemble de bâtiments, de villes ou d’agglomérations, les étudiants utilisent cette notion pour mettre en évidence la continuité urbanistique, économique et sociale formée à la fois par le quartier arabe, le quartier européen et le port de Sfax.
À travers de cette étude du continuum urbain de ces trois quartiers, il est aussi question de d’étudier l’évolution de ces quartiers. Pour étudier l’évolution de ces trois quartiers, les étudiants se sont basés sur quatre périodes différentes : 1881, qui correspondent à la période précoloniale ; 1911 qui correspondent à la période coloniale ; 1943, qui correspondent à l’occupation coloniale pendant la Seconde Guerre mondiale ; et enfin 2020 qui correspondent au tissu actuel.
À partir de ces dates, l’enjeu était de montrer à travers quatre cartes comment se décompose au fil de ces différentes périodes les constructions, les transformations ou encore les démolitions de la ville historique. Après avoir analysé la morphogénétique du centre historique, le continuum urbain, c’est aussi tout ce qui tourne autour de la division sociale de l’espace qui a toujours façonne la ville de Sfax, mais surtout le cœur historique. C’est aussi un espace fonctionnel, qui découle de la période précoloniale où les activités économiques sont concentrées principalement dans la Médina.La second partie traite de l’axe des minarets sfaxiens qui est révélateur d’une continuité urbaine. En effet, la question des minarets, semble être un axe de travail incontournable dans l’analyse des éléments contribuant à un continuum urbain. Le but du travail de recherche consiste à observer le patrimoine urbain à l’échelle de plusieurs quartiers sfaxiens, et de montrer que ces quartiers ont des connexions les uns avec les autres.
Sur l’axe étudié, il existe bien un continuum urbain qui est marqué géographiquement par les minarets qui sont présents tout le long de l’axe. Bien plus que l’aspect religieux et architectural des minarets, cela montre qu’il y a une volonté de conserver le continuum urbain à travers le temps, mais aussi nous avons un continuum qui est marqué par une dimension sociale qui en résulte par les flux, les pratiques et l’espace vécu. Cette continuité urbaine s’inscrit dans la complémentarité des quartiers qui entourent cet axe et c’est cela qui le rend unique.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter dans son intégralité le dossier ici.